
L’ONU et plusieurs organismes internationaux, dont Amnesty International, avaient affirmé que les aveux de Mme Jabbari ont été obtenus sous d’intenses pressions et des menaces des procureurs iraniens. Amnesty International a déclaré qu’elle a été reconnue coupable après une enquête expéditive comportant de graves lacunes. Ahmed Shaheed, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Iran, a souligné qu’elle avait agi en légitime défense.
Sarbandi avait proposé d’embaucher Jabbari pour la décoration intérieure de son bureau. Il l’a emmenée dans un appartement où il a essayé d’abuser d’elle sexuellement. Elle a saisi un couteau pour se défendre, puis s’est enfuie. Sarbandi est décédé plus tard à l’hôpital des suites d’une hémorragie. Après son arrestation, Jabbari a été placée en isolement durant deux mois. En prison, elle n’a pas eu accès à un avocat et a été privée de parloir.
Elle a été condamnée à mort par un tribunal de Téhéran en 2009 et le verdict de son exécution a été confirmé par la Cour suprême de l’Iran. Son cas a déclenché un tollé international. Une pétition demandant sa libération a recueilli plusieurs centaines de milliers de signatures.
La mère de Jabbari, Sholeh Pakravan, a confirmé la nouvelle de l’exécution de sa fille, en ajoutant qu’elle allait au cimetière pour voir la dépouille de sa fille. Mme Pakravan avait été autorisée à voir sa fille pendant une heure vendredi dernier.
La dirigeante de l’opposition iranienne, Maryam Radjavi a déclaré à ce propos : « La pendaison sauvage de Reyhaneh Jabbari est le revers de la médaille du crime inhumain des mollahs de lancer des attaquer à l’acide contre des femmes et des filles iraniennes innocentes. »
L’Iran a connu une vague d’actes de répression contre les femmes ces derniers temps, notamment plusieurs dizaines d’attaques à l’acide contre des femmes « mal-voilées ». Par ailleurs, plus de 1000 personnes ont été exécutées en Iran depuis qu’Hassan Rohani, le président soi-disant «modéré» du régime des mollahs, a pris ses fonctions.
Le Comité international pour l’application de la Justice (ISJ) invite le Commissaire de l’ONU pour les droits de l’Homme, le Haut Représentant de l’UE pour les affaires étrangères et des droits de l’Homme, ainsi que les organisations de défense des droits des femmes, à condamner fermement l’exécution brutale de Reyhaneh Jabbari et à demander le renvoie du dossier des violations des droits de l’Homme en Iran au Conseil de sécurité de l’ONU afin que des actions contraignantes soient mises en place pour mettre fin à la torture et aux exécutions en Iran.
Alejo Vidal-Quadras,
Ancien vice-président du Parlement européen (1999-2014)
Président du Comité international pour l’application de la Justice (ISJ)
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